Jacques Tati, de son vrai nom Jacques Tatischeff, est né au Pecq le 9 octobre 1907. Grand sportif, et passionné de rugby, il rentre au Racing Club de France en 1928, même s’il est destiné à reprendre l’atelier d’encadrement de son père. Il improvise ses premières pantomimes comiques et donne de 1930 à 1934 dans la revue annuelle du Racing, ses premiers spectacles, qui deviendront en 1935 Impressions sportives.
Il débute au cinéma comme scénariste et acteur dans des films comme Oscar champion de tennis en 1932, On demande une brute en 1934 ou Soigne ton gauche en 1936.
Démobilisé en 1943, il s’installe en zone libre près du village de Sainte-Sévère, avec son ami Henry Marquet et y écrivent le scénario de l’École des Facteurs (1946). En Mai 1947, Tati commence son premier long métrage, extension et transformation de L’École des facteurs : Jour de fête. Si le film ne trouve un distributeur qu’en 1949, c’est ensuite un succès. À Paris, Londres, New York…, on salue l’apparition non seulement d’un mime, mais surtout d’une nouvelle forme de burlesque.
En 1952, Tati tourne à Saint Marc-sur-Mer, près de Saint-Nazaire Les Vacances de Monsieur Hulot, un gros succès public et critique, Il gagne de nombreux prix entre Cannes, Bruxelles, Berlin, New York, et est même nominé aux Oscars (en 1955). Mon oncle, cinq ans plus tard, bénéficie d’un financement confortable et est tourné en couleurs, en deux versions, anglaise et américaine. Prix du Jury à Cannes, Oscar du meilleur film étranger, Tati est consacré partout dans le monde.
Il peut alors entreprendre son film le plus ambitieux : Playtime, tourné de 1965 à 1967. Une entreprise énorme pour le cinéma français car Tati fait construire un immense décor de béton, de verre et d’acier, près de Vincennes. Le devis initial est largement dépassé. Le réalisateur a pris des risques et le film est un échec.
Ne pouvant plus produire ses propres films, il est engagé comme acteur. Le personnage de Hulot revient dans un film satirique et au récit linéaire sur l’automobile, Trafic (1971). Pour payer les dettes de Playtime, sa maison de production, Specta-Films, est mise en liquidation judiciaire et ses quatre premiers films sont saisis.
Tati réalise plusieurs spots publicitaires (Simca, Taillefine, Panzani…) et ne signera plus que Parade, où il interprète quelques-uns de ses sketches d’Impressions sportives. Malade, il reçoit un César en 1977 pour l’ensemble de son œuvre. Il meurt le 4 novembre 1982.